J'aime bien les fraises. Avec du sucre, ou du citron, de la glace.. Miam!
Pourtant, j'en achète de plus en plus rarement, et seulement quand j'ai le temps de bien lire l'étiquette de l'emballage et de vérifier qu'elles ne proviennent pas d'Espagne. Car les fraises espagnoles, ont certes un prix en euro très attractif, mais que dire du prix écologique de cette production espagnole ?
Nous les Belges, avons a Wépion, des fraises dont la réputation n'est plus à faire. Mais la France importe plus de 80.000 tonnes de fraises espagnoles.
Outre le fait qu'elles ont parcouru plus de 1500 km pour parvenir jusqu'à nous en camion, il est utile de savoir que l'essentiel des fraises espagnoles est cultivé sur une surface de 5 000 hectares autour du Parc National de Doñana. Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, cette zone humide de 100 000 ha, d'une biodiversité exceptionnelle est un haut-lieu des migrations d'oiseaux, et accueille en outre la dernière population de lynx (20 individus).
Depuis les années 80, les sites de production se multiplient de façon anarchique et pèsent lourdement sur l'environnement : utilisation massive de produits chimiques pour la préparation du sol, cultures sur sable et sous plastique, consommation massive d'eau pour l'irrigation, occupation des sols en toute illégalité... La liste est longue des atteintes à l'environnement !
On estime que 40 % des surfaces sont cultivées illégalement et que plus d'une centaine d'hectares empiètent sur des espaces protégés. Les cultures de fraises largement irriguées par des forages, dont 50 % sont non déclarés, ont réduit de moitié les apports d'eau douce dans le marais alimenté par la rivière La Rocina et assèchent l'une des zones humides les plus remarquables de l'Union européenne.
Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production
La monoculture épuisant les sols et y favorisant la pullulation de parasite de la fraise, chaque automne, la terre sablonneuse est stérilisée pour y détruire toute microfaune, avec du bromure de méthyle (poison, gaz à effet de serre, et détruisant la couche d'ozone, interdit en 2005, dernière limite par le protocole de Montréal de 1987) et de la chloropicrine (poison dangereux qui a été utilisé comme arme chimique).
La main d'œuvre est constituée de marocains et saisonniers sans-papiers, sous-payés et mal logés. Les kilomètres de bâche plastique (cinq mille tonnes/an) dont le plastique noir couvre-sol, contaminés par les pesticides, sont enterrées ou brûlées à l'air libre à la fin de la saison ( juin) . De plus, 2 000 hectares ont été déboisés pour étendre les cultures de fraises
Alors, je vous le demande : des fraise, oui, mais à quel prix ?
Sources: divers articles du net dont : paperblog, et Wikipédia